Merci aux éditions du Chemin de Fer qui m’ont invité à « interpréter » en 10 tableaux le beau récit de Lune Vuillemin : Quelque chose de la poussière.
Je pense que la greffe a pris. J’y ai en tout cas pris beaucoup de plaisir.
“Moi aussi j’aimerais partir sur le continent.”
Il regarde sa sœur, et je sais qu’il se demande comme moi :
“Qu’est-ce que tu ferais sur le continent ?”
Ces deux-là sont perdus, ils appartiennent à l’île. À leur naissance, la vieille a dû chanter ses incantations, demander à ses esprits que ces deux-là ne la quittent jamais.
Quelque chose de la poussière ou le récit des grands espaces et de la sauvagerie.
Tout commence là.
Sur une île hors du temps, à l’ouest du monde. La vieille recueille la bleue, une grande fille un peu fruste échouée sur la plage. La bleue intègre la famille hors-norme de la vieille. Sa présence subversive va, au fil du récit, faire éclater l’équilibre de ce clan singulier où les esprits des ancêtres côtoient les vivants, où les pierres sont des présences et les animaux des proies avec lesquelles on vit en symbiose.
Rythmé par le temps des saisons, animé de l’haleine des bêtes, du souffle du vent, du bourdonnement des moteurs, nourri par la mémoire des morts et le savoir de la terre, le premier roman de Lune Vuillemin est une œuvre profondément originale, mêlant le drame intimiste et familial au souffle épique d’un road-movie.
À la puissance de l’écriture répond l’univers envoûtant des peintures de Benjamin Défossez et ce sont comme des âmes lumineuses qui bruissent dans les profondeurs de ses paysages enténébrés.
Le livre est disponible sur le site des éditions du Chemin de Fer : www.chemindefer.org
Et les premières pages peuvent être feuilletées ici :
Quelque chose de la poussière (extrait)
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